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Allocution de Jean-Claude Le Ruyet pour Yannig Baron

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Texte de Jean-Claude Le Ruyet, anciennement Personne-Ressource à la DDEC, prononcé lors de la cérémonie des obsèques de Yannig Baron, célébrée le 20 décembre 2025 en l’église Notre-Dame de Lourdes à Vannes.
Yannig Baron repose désormais au cimetière de Calmont (division 16, rang 10, tombe 11).

Un moment de convivialité — café et goûter — a été partagé à l’issue de la cérémonie, à l’Espace Montcalm, salle 17, accessible par la rue des Ursulines.

Je viens d’évoquer brièvement, en breton, le combat qu’avait mené Yannig pour que les élèves des écoles bilingues aient trois langues d’enseignement, la langue du pays –le breton, la langue de l’Etat –le français, une langue internationale –l’anglais. Il avait compris que ce que proposait le Catalan Artigal pouvait être une clé pour entraîner les parents bretons vers ce système qui offrait une perspective intéressante. Ce projet très efficace a été adopté par les Basques du sud qui ont, en l’espace de trente ans, et grâce en bonne partie à cette méthode, gagné 130 000 nouveaux et jeunes locuteurs. En Bretagne, sous l’impulsion de Yannig, Dihun avait réussi, en 15 ans, de 1996 à 2011, à intégrer 1500 élèves dans ces filières Artigal. On sait que seulement 15% des élèves inscrits en maternelle bilingue vont jusqu’au bac en breton. Dans ces filières Artigal, le Plan multilingue breton, tous les élèves ou presque suivaient, en CP, au collège et plus. La Région a soutenu le projet à hauteur de 50 000 € annuels, jusqu’à l’intégration en son sein de l’Office de la Langue bretonne en 2010. Dès cette date, considérant alors que cet argent servait uniquement à développer l’anglais, cette aide a été suspendue brutalement, sans chercher à voir les incidences positives sur le breton. Cette décision à l’emporte-pièce a entraîné la disparition complète de cette organisation linguistique. Quinze années de travail anéanties ! Yannig Baron n’a jamais compris les raisons de cette décision mortifère…

Aujourd’hui, le nombre des élèves en filières bilingue décroît. Cela avait été annoncé dans les trois numéros de la revue TAN BA’N TI publiée par Yannig en 2013, 2015 et 2018. Aujourd’hui, il aurait pu être salutaire de pouvoir comparer l’efficacité des filières avec deux langues et celles avec trois (l’anglais n’y étant inséré qu’à raison de 30mn par jour). Mais la comparaison est désormais impossible.”